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Une église aux influences hindou à Bali

On sait que l`Indonésie est le pays qui compte le plus de musulmans au monde et que Bali est connu pour son hindouisme & culture. A l'ouest de Bali se trouve une église catholique à une architecture particulière et différente de ce que vous connaissez traditionnellement pour une église et a aussi une histoire qui mérite vraiment d'être lue. 

Le 14 septembre 1940 le pasteur Simon Buis accompagné de 24 personnes partirent s'immigrer à l'ouest de Bali afin de créer une communauté catholique car ces Balinais convertis à la chrétienneté étaient rejettés par les habitants de leur village. Après 3 jours de route ils arrivièrent à la forêt de Pangkung Sente où de très nombreux muscadiers poussaient. Après avoir procédé à des prières et cérémonies le travail pu commencer mais plusieurs personnes abandonnèrent car c'était trop dur et tellement d'arbres géants à couper. Au final ce ne sont que 6 personnes qui partirent car le pasteur avait réussi à intercepter le bus dans lequel ils étaient partis et il réussi à en remotiver 12 et il ordonna à 6 autres de rentrer dans leur village natal. Au total 18 personnes restèrent et furent appellés les pionniers de Palasari et dont la mission était de créer un futur meilleur pour la nouvelle église en croissance. Ils ont coupé des arbres de la forêt, construit un lieu de culte de fortune et une maison en bois dans les arbres pour le pasteur. 
Le pasteur Simon Buis nomma le village Palasari, le mot «palasari» est dérivé du mot «pala» qui signifie «muscade» et le mot «sari» qui signifie «essence»
Peu à peu le village s'est développé par le nombre d'habitants et le pasteur Simon Buis demanda 200 hectares supplémentaires pour l'agrandir mais l'arrivée des Japonais changea tout car il fut prisonnier de ceux ci à Singaraja puis déplacé à Makassar en Sulawesi. En 1946 il revint à Bali, en retournant à Palasari il y découvrit que des non catholiques s'étaient installés dans le village qui devint vite surpeuplé il était donc urgent d'avoir ces 200 hectares en plus qu'il parvint à obtenir. Le village fut donc réorganisé à partir de ce nouveau Palasari avec une vision pour le futur avec écoles, bale banjar, lieux sacrés, publics, polyclinique etc. En 1950 Simon Buis retourna en Hollande, personne ne pensait qu'il ne reviendrait pas. Son dernier souvenir pour les villageois de Palasari étaient 200 pieds de mangues plantés un peu partout dans le village malheureusement aucun de ceux ci n'existe toujours. Quelques années plus tard le pasteur Simon Buis eu une amputation de la main droite et 5 ans après il décéda à l'âge de 68 ans sans avoir pu revenir à Bali pour y voir l'église du village finie d'être bâtie. 
Cette église est immense et est construite en pierre blanche. L'influence balinaise se remarque aux flèches qui ressemblent aux meru des temples hindous, quant à la façade elle a la forme d`une entrée de temple. La construction de l`église commença en 1954 pour être finie en 1958. Deux architectes Balinais ont participé au projet. Ce mélange d'architecture gothique et balinaise n'est pas un hasard, il en fut ainsi pour symboliser l'harmonie espérée entre hindous et catholiques à Bali. Dans ce village ils utilisent les penjors et d'autres décoration de temples et les habitants s'habillent en tenue traditionnelle balinaise durant les festivités chrétiennes et messes, en plus le gamelan est utilisé lors de ces occasions.
 

LA GROTTE DE MARIE

L'archevêque Leopoldo Girelli, ambassadeur du Vatican en Indonésie a béni Palinggih Ida Kaniaka Maria (Grotte de Marie) qui a été construite sur une colline à l'est de l'église Hati Kudus. La cérémonie de bénédiction a eu lieu le 15 septembre 2008 pour coïncider avec la célébration de la fête des 50 ans de l'église Hati Kudus Yesus et le 68e anniversaire de la fondation du village Palasari. La grotte Maria Palasari sert habituellement à prier le Père et la Vierge Marie. Cette grotte de Maria autrefois connue sous le nom de "Lourdes" a subi de nombreux changements et de nombreux miracles s'y sont produits. Maintenant, Lourdes est devenue un lieu de pèlerinage pour tous. Non seulement les catholiques, mais tout le monde, quelle que soit sa religion, sa région etc. 
 

LES BALINAIS CHRÉTIENS 

Ils ne sont pas Balinais juste à cause du fait qu'ils vivent à Bali et ce n'est pas parce qu'on est Balinais qu'on est forcément hindou. Les Balinais des zones rurales surtout ont du mal à croire qu'on puisse être Balinais et ne pas être hindou, pour eux les chrétiens sont des migrants de d'autres régions d'Indonésie. Les chrétiens Balinais ont un prénom traditionnel Balinais, parlent balinais, et cherchent à garder au fil des descendances leur identité Balinaise. L'architecture Balinaise est bien souvent incorporée dans les églises tant pour l'apparence que pour la philosophie. Le gamelan est utilisé pour des liturgies, les penjors (bambous décorés utilisé par les Balinais hindou pour certaines cérémonies) sont mis lors de certaines fêtes importantes dans la religion chrétienne telle que Noël, les gens qui assistent aux messes y vont en tenue traditionnelle balinaise.

La culture, les normes et les valeurs balinaises doivent être analogues à celles des chrétiens. À tel point, en fait, que certains aspects changent simplement de nom ou de lieu.

Pour les chrétiens Balinais, le banjar traditionnel (communauté du sous-village, centre de vie sociale et religieuse) est transféré à la congrégation. Les chrétiens Balinais ont également des devoirs sociaux similaires avec leurs homologues hindous. Au lieu de s'adresser aux banjar ou à d'autres communautés religieuses concernées, les chrétiens Balinais dirigent ces devoirs vers leur église et leur congrégation. Là où les hindous sont censés participer à la préparation de leurs temples, les chrétiens Balinais font de même pour leurs églises. Si les Balinais hindous sont censés assister les membres de la communauté pendant les périodes de célébration ou de tristesse, il en va de même pour les chrétiens Balinais. Après tout, ces concepts de devoirs interpersonnels au sein d'une communauté de foi traduisent bien le concept chrétien de koinonia-fraternité.

Ces chrétiens ne sont pas des personnes qui s'amusent à faire semblant d'être Balinais, ou encore une secte mais des chrétiens qui tiennent à ne pas perdre leur identité Balinaise. Mais parfois ils ont beau essayé ils sont incompris par les Balinais hindous.  Le rejet de leur identité est à la fois secrète et manifeste. Parfois, ce rejet vient simplement de l'ignorance. Les Balinais chrétiens représentent un faible pourcentage d'une minorité déjà petite de chrétiens à Bali. Ainsi, beaucoup de Balinais hindou svivent toute leur vie sans rencontrer un chrétien Balinais, ils sont piégés dans le stéréotype selon lequel les Balinais sont tous hindous. À la rencontre, leur première réaction est l'incrédulité, les curieux poseront des questions sur le passé unique de ces Balinais chrétiens. Ceux qui ont l'esprit ouvert transformeront ensuite cette incrédulité en étonnement et ils finiront généralement par discuter du caractère unique de la culture balinaise, à la fois traditionnelle et chrétienne. Malheureusement, il y a ceux qui ne sont pas aussi tolérants. En raison de la nature entrelacée de l'identité balinaise et de la religion hindoue certains interprètent ceux qui abandonnent la foi hindoue comme n'étant plus Balinais. Pour eux leur pratique de la culture balinaise semble être une pratique de copie , comme une tentative de préserver quelque chose qui ne leur appartient plus. Comme si ils étaient des imposteurs qui auraient délibérément brouillé l'identité hindoue et chrétienne afin de faire de la propagande.

La mondialisation a conduit les idées réactionnaires à prendre de la vitesse en réponse à l'afflux de cultures extérieures parmi les Balinais pour qui il était urgent de défendre leur identité. Internet amplifie également leur voix d'intolérance. Il y a eu des tentatives d'imposer la distinction culturelle entre les " vrais ''  Balinais (c'est-à-dire hindous) et les "faux '". Ces tentatives rejettent en effet la légitimité de l'identification des chrétiens à l'identité et à la culture balinaises.
Tous les chrétiens ne sont pas occidentaux, tous les balinais ne sont pas hindous, tous les musulmans ne sont pas arabes, tous les blancs ne sont pas des suprémacistes blancs, tous les hommes ne sont pas misogynes, etc. La paix sera atteinte lorsque les gens seront acceptés comme qui ils sont, et non comme nous attendons d'eux.

 

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 de couverture d'article par Dewa

 

APERÇU DE L'ÉGLISE DU VILLAGE PALASARI

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L'intérieur de l'église Palasari

Eglise4 min 1

La grotte de Marie

Une église aux influences hindou à Bali